dimanche 25 novembre 2018

Vents contraires

Les premiers rayons de soleil dardent et attisent les mortes branches
De chaque arbre tour à tour éclosent fleurs et feuilles
Mon âme engourdie encore en deuil 
cherche la résurrection vivifiante  
de la nature environnante    

Je peux le sentir dans l’air venir me cueillir
ce chaud souffle réveillant l’avenir 
Je le respire au plus profond de mon être
tout en somnolant indolente dans ce bien être

Moments d’apnées et d’attentes
mes rêves semblent figés et tentent
de retrouver le chemin de mes prochaines aventures
la porte ouverte vers un lointain futur

Les vents contraires m’enchantent et me hantent
Où irai-je ? Que ferai-je ? Qui aimerai-je ?
Serai-je aimer ? Serai-je indifférente ? Qui serai-je ?    

Petite fille sauvage et femme aimante  
Crépuscule et renaissance  
Aube d’une ère nouvelle  
d’une essence sans pareille 


Patricia Richard
28 mai 2018 

Un de ces jours

C’était un de ces jours malsains
Jean-Jacques Goldman l’a écrit 
Un matin qui ne sert à rien. 
L’écho des mots que vous m’avez dits
M’a redonné l’espoir,  
L’envie d’y croire.   

Vous montriez une femme forte,
Riant de ses erreurs,  
Animant une assemblée morte,  
Prononçant les phrases avec bonheur :  
Compétences retrouvées  
Travail à la clé !    

C’était un de ces jours sans fin
Jean-Jacques Goldman l’a écrit
Ce matin c’est le tien, le mien.  
Nos regards échangés ont tout dit  
L’âge, le sexe balayés,  
Belle complicité !  

Vous évoquiez vos enfants,  
Votre vie privée.  
Aux questions posées répondant  
Par des mots poliment énoncés,  
Sensible, vous dévoiliez  
Votre passé.    

C’était un de ces jours cléments
Il fallait que je confronte
Mes vieilles idées au présent.  
Hésitante, perdue dans le décompte  
De mes peurs passées,  
Vous m’attendiez. 


Patricia Richard 
16/02/18 

Trésors

J’ai souvent contemplé les eaux calmes
Pour apaiser les tumultes de mon âme.
O toi, ma douce, ma belle, mon amie d’enfance
Qui tremble devant tant d’indifférence, 
Tu es la vie !  
Et les flots de ta colère 
Résonnent et m’enserrent
Révélant des trésors enfouis. 

Assise en tailleur sur mon coussin soyeux
J’ouvre mon coeur et je ferme mes yeux.
O toi, mon espace intérieur accueillant
Qui me contemple bienveillant
Comme je revis !  
Mes préceptes rigides s’enfuient
Mon souffle paisible m’envahit
Révélant des trésors enfouis.    

Tu es venu, je t’ai reconnu,  
Ta douceur et ta foi m’ont convaincue. 
O toi, mon amour, mon frère, mon chéri
Noyé dans ta tristesse infinie 
Tu es la vie !
Et nos corps entrelacés
Trouvent l’abri où s’abreuver
Révélant nos trésors enfouis.


Patricia Richard 
15/02/18 

Magnolia

Quand au-delà des souffrances de la vie
Je décide de refaire surface
Je dépose les armes de guerre lasse
Au point de non retour de ma solitude subie

Quand au matin, la froidure du monde m’étreint
Les profondeurs noires de mes rêves 
Mêlés à l’âcreté de la sève
Font écho à la douleur au creux de mes reins

L’éphémère floraison du magnolia
Teinte le ciel gris de sa douce harmonie
Les gerbes d’or des forsythias
Eclairent la nature endormie
Une petite voix tinte à mon oreille
Chercheuse de mots en veille
Bientôt phrases porteuses de sens
Imposant leurs cadences 
Nourrissant mon esprit endolori
Et mon corps alangui  


Patricia Richard 
05/04/18 

Jardin d'été

Le ciel pommelé accompagne ma rêverie
Le jardin ensoleillé abrite mes pensées
Ma main soutient agapanthes et rosiers
J’erre dans mon lieu secret, ma villa Médicis

Une musique douce émane de l’auvent
Puis une voix s’élève dans la clarté du jour
Et vogue mon esprit attiré par l’amour
De l’instant nimbé de charmes évanescents

Tu as répondu à mon souhait d’éloignement
Ce moment précieux m’appartient à tout jamais
Je dérive - mon âme vagabonde décidant 
Des mouvements de ma boussole et ses effets 

Dans cet espace de liberté qui m’encercle
Mes yeux écoutent et mes oreilles voient
Mon coeur battant à l’unisson de la terre
Est couché sur le tapis de mousse en soie

La fraîcheur de l’herbe sur mon visage voilé
L’odeur du jeune printemps à l’humus mêlé
Ravivent mes sens et me laissent livrée
A une joie incommensurable et enivrée

Ma solitude, mon équilibre, ma bien aimée
Viens faire tomber les murs de béton
Tels ceux d’une prison gangrenant mon moi profond
Viens rêver avec moi dans mon jardin d’été


Patricia Richard
15 mars 2018  

Clair-obscur

Instants de vie démodés
Comme un vêtement élimé
Qui attend d’être jeté
Notre histoire se meurt et s’éteint
Je regarde nos coeurs ternir son écrin

Précipitée dans mes nuits
Je disparais sans bruit
Mais à mon réveil je crie
L’amour sourd qui ne répond plus
Celui qu’un jour j’avais tant attendu

Le désert du lit trop grand
Les murs aux silences pesants
Fixent mon tourment béant
Tu ne pourras pas me retenir
Là se profile l’arc-en-ciel à venir

Déjà s’alanguit mon sommeil
Un homme sur mes rêves veille
A son regard je m’éveille
Fragile retranchée en exil
Encapuchonnée dans mon domicile

Le clair-obscur de ma vie
Ravivé par sa poésie
Son souffle chaud sur ma peau
Monte le désir de renouveau
Myriade de joyaux balayant mes maux

Je pourrais l’attendre sans fin
Lui rendre ses baisers câlins
Mais je dois tenir sa main
Sans regarder en arrière
Chasser jusqu'à l’ombre de ton enfer  

Patricia Richard 
24/02/18